Le
Tame Impala est sur mon DD, reste plus qu'à approfondir. Le chanteur à quasiment la même voix que John Lennon par contre, c'est assez dingue à constater en particulier sur le premier morceau...
Siriusmo -
The Plasterer Of Love EP.
J'ai jamais compris l'engouement pour les premiers EPs de Moritz Friedrich, aka
Siriusmo. Plutôt typés disco, la faute j'imagine à une certaine tendance à l'utilisation abusive de claviers vintage, l'homme n'a su retenir mon attention que plus tard en sortant l'an dernier un EP tout aussi remarqué que les autres, mais changeant radicalement d'orientation : plus percutant, mieux construit, cohérent et jouissif mais sans se montrer rébarbatif ou facile,
The Uninvited Guest faisant aisément tourner les trois petits cochons (référence recherchée dans les titres choisis notamment) en une rave party sanguinolente, l'auditeur en prenant plein la gueule en quatre morceaux de temps.
The Plasterer Of Love réussit le pari osé de réconcilier les deux phases des périodes d'EP de
Siriusmo : si ça sonne kitsch, ce n'est que pour mieux envoyer quelques notes bien senties qui vont venir titiller les gambettes de l'auditeur en pleine balade druggy sans oublier pour autant d'apporter à ses morceaux une respiration bien venue (et ce n'est pas anodin si l'on y croise les fantômes de
Mr Oizo ou de
Modeselektor, références avouées du jeune homme) et loin d'être des plus désagréables, si l'on ajoute à ça un goût toujours plus prononcé pour l'expérimentation.
C'est donc sans déplaisir qu'on retrouve ici un
Siriusmo toujours plus novateur tâtonnant sans cesse à creuser le son Siriusmo, et c'est donc sans déplaisir non plus qu'on aime à se perdre dans ses cinq morceaux, house mais pas trop, IDM mais juste un peu, coma auditif en tout état de cause. Ainsi, on ne restera sûrement pas indifférent à
Einmal In Der Woche Schreien, anthem mélodieux tout dans la langue de Goethe breaké à la
Windowlicker sans les voix de films de cul pitchés, ni à
Blaue Sonne qui renoue un peu avec le côté "la techno s'invite chez Disney, et devine quoi c'est bandant" que l'on trouvait déjà dans le précédent EP, sans déroger à un break Aphex Twinesque qui prend vraiment aux tripes. Difficile aussi de succomber au charme tellement 80s du morceau éponyme tant sa mélodie chaleureuse s'accommode bien avec les grosses chaleurs du moment et si
123 ou
Karthasis Impossible paraissent déjà plus quelconques que le reste de l'EP, c'est peut-être juste parce qu'on a déjà eu l'occasion de se prendre ce genre de mandale aux kicks schizophrènes et aux claps maladifs chez les fantômes précédemment invoqués dans cette chronique, ce qui ne les empêche pourtant pas d'être dignes d'être inclus au tracklisting final de ce qui s'annonce d'ores et déjà comme l'un des EPs les plus marquants de cette année 2010.
Plus homogène, indéniablement moins "fou" que le précédent EP mais sans manquer de respiration ni d'esprit,
Siriusmo signe sans grande surprise un excellent EP sous la forme d'un fouillis organisé. Si c'est féérique au départ, c'est parce que le valium qu'on ingurgite est fort et si c'est cauchemardesque au final, c'est que le bad trip qu'il provoque en perdant de son effet tout au long de l'EP est un voyage sans retour dont on ne ressort pas franchement indemne. EP shoot par excellence, il faut s'y essayer une fois pour comprendre à quel point Siriusmo n'est pas seulement un mec fou, mais bien aussi une vraie pile électrique incalculable friand de proposer sans cesse de nouvelles expériences sonores à son auditeur en le faisant passer par des chemins qu'il n'aurait peut-être jamais songé à imaginer. Vite, un album !