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C'est clair que Glass eyes est VRAIMENT sous estimée, plus je l'écoutes plus elle est en passe d'entrer dans mon top 5 de l'album. C'est sans doute pas ce que certains attendaient de Radiohead mais putain que c'est poignant, simple, sincère et beau, l'image de ce Thom York sur le quai d'une gare forcé d'arriver et de repartir vers nulle part pour faire son job sans vraiment comprendre si tout ça à un sens. Cette envie de foutre le camp, d'envoyer tout chier et de larguer tout, d'aller ailleurs sans vraiment savoir où....c'est vraiment émouvant et d'une mélancolie au niveau de Daydreaming pour moi. Je persiste à dire que l'intro est superbe avec le travail de sonorités recomposées sur les notes même si au bout de 40 secondes, la musique se fait plus "classique".
Je suis certain que d'ici quelques semaines, quelques mois, voire quelques années certains vont tourner leur veste.....C'est véritablement une belle composition, pas la meilleure, ok, mais un beau morceau tout de même.
Vous voyez, meme les smileys font des 0 avec leurs bouches quand on parle de Glass eyes
en meme temps, c'est vrai que ca ressemble fortement.
Oui c’est évident que ça y ressemble beaucoup, mais je pense que c’est volontaire de la part du groupe.Un petit mot de la part du groupe à la famille des créateurs de cette petite série aurait été cool, bien que j’aie énormément de mal à m’imaginer comment ils auraient rédigé leurs demandes sans que la réponse ne soit pas négative. Ça passe ou ça casse !!
Je ne me suis pas beaucoup exprimé mais après de nombreuses écoutes, je me sens enfin à peu près d'en parler, aussi maladroitement soit il.Sans le classer par rapport aux autres (je ne sais pas faire ça) ou le noter (je ne sais pas faire ça et je déteste essayer) j'y trouve ce que je cherche dans un bel album et particulièrement un bel album de radiohead, c'est à dire du sens, une vibration, un discours qui ne sonne pas comme le constat froid de millionaires en studio mais la tentative encore bien vivante et vicérale d'un groupe en colère, en prise avec le réel, intime ou extérieur, sensible au monde qui les a fait roi, et capable de transmettre ce qui découle de tout ça, quand on est Radiohead.J'y entends Jonny et Thom bien sûr, mais j'entends aussi Ed partout (les guitares qui tournent dans tous les sens, les volutes sur daydreaming, l'amérique du sud qui irrigue present tense, les ambiances folles de ful stop, les chutes d'arpèges ok computeresques de desert island disk, c'est pas Jonny tout ça et c'est au coeur de l'humeur de cet album!). Quant à Colin et Phil ils ne m'ont jamais paru aussi synchrones, aussi joueurs, il y a des break de basse batterie PARTOUT ce qui est suffisamment rare chez RH pour être souligné, à ce point de récurrence dans l'album c'est même unique pour eux.Surtout j'ai lu ailleurs ce qui me semble être la remarque la plus juste, qui est que c'est le premier album de Radiohead qui ne se situe pas dans l'histoire de "lamusiquederadiohead" mais dans celle de la musique tout court. Il est traversé par une telle variété de courants musicaux que ça en donne le vertige! ça va du folk 60's (on a cité Nick Drake, Young Crosby Stills and Nash) au rock psyché 70's à la soul orchestrale des ténors du jazz soul comme Roland Kirk ou Bill Withers (les envolées de cordes de The Numbers ou Tinker Taylor!) en passant par des truc qui rappellent Bauhaus ou Can. Et j'ai à peine cité 20% des courants musicaux et des époques qui traversent l'album parce qu'il y a les évidences Messiaen, Ravel, ou autres époques classiques revisitées par Jonny, l'électro bidouilleuse de Thom qui survit à travers deux trois morceaux, c'est un vrai festival.En ce sens c'est un Radiohead déroutant parce qu'il fait appel à un bien plus grand champs de notre imaginaire que les précédents. J'ai été tellement habitué à appréhender un nouvel album de Radiohead en le situant par rapport aux autres albums de Radiohead, que j'ai été sidéré, déboussolé, à la première écoute d'y entendre tant de voix familières de l'histoire de la musique, tant de sorties de routes, tant de tentatives de se réaproprier avec bonheur des influences qu'ils auraient, avant, concassées et rapiécées pour les faire rentrer dans le "moule Radiohead", qu'ils auraient fait leurs. Cet album incarne (pour la première fois je crois) la démarche inverse, Radiohead va mettre, avec en même temps une forme d'humilité bizarre et une ambition assez folle, un peu d'eux même dans des formes musicales qu'ils choisissent d'embrasser plutôt que de suggérer. Je pense que c'est ce truc là qui peut faire bizarre à certains, et je pense aussi que c'est ce qui donne à cet album l'éclat dont il jouit auprès des critiques. C'est familier et fou en même temps.Quoiqu'il arrive, et c'est ce que j'en retiens de plus fort après des dizaines d'écoutes, je trouve que c'est un album d'une générosité inouïe. Portes et fenêtres grandes ouvertes, je n'avais jamais vu autant de fantômes musicaux passer dans la maison Radiohead, nourir le groupe et leur musique et je trouve que ça se respire avec joie. J'ai lu que l'album était sombre, je ne sais pas du tout, je le trouve au contraire lumineux, vibrant, rayonnant, j'y trouve même la mélancolie vivifiante (Present Tense, Identikit, Tinker Tailor...).Je clos juste, comme eux, sur True Love Waits. Ce morceau me retourne, pas seulement musicalement, mais d'admiration pour le geste. Je suis passé à côté de ma première écoute, mais alors complètement, parce que la grille d'accord avait disparu, parce que tout ce que j'aimais dans la version de 1994 n'était plus là, et que je pigeais rien au piano perdu dans la réverbe. Et puis je m'y suis fait, et j'ai réalisé que cette version de 1994, je l'avais déjà et que je pouvais l'écouter quand je voulais. Alors j'ai juste écouté ce que j'avais sous les yeux, pas l'enregistrement studio d'un titre que je connais depuis des années, et j'ai trouvé ça magnifique. Et c'est peu dire que c'est beau, parce que c'est plus qu'un titre, c'est l'écho d'un tube jamais né, et chaque fois que les bribes de piano se détraquent, que des harmonies sorties de nulle part s'agrippent au morceau comme pour l'emmener ailleurs contre son gré, je me dis qu'il y a un geste artistique magnifique à ne pas avoir sorti True Love Waits mais son fantôme. Disparu le Thom Yorke de 25 ans qui jure que l'amour véritable attend, je me suis retrouvé devant un Thom de 47 ans, qui a, lui, attendu pour de bon, pour dire ça, pour renouveler à 23 ans d'écart, une déclaration d'amour folle et intransigeante, une déclaration d'amour malgré tout, et j'ai trouvé ça encore plus beau, de le voir continuer d'attendre, continuer de dire ne pars pas dans l'écho des mots de sa jeunesse. Voilà voilà, c'est à peu près tout. J'ai aimé cet album, je comprends ceux qui ne s'y retrouvent pas, mais impossible, impossible de ne pas y voir les myriades de choses merveilleuses qui y sont pour moi :-)Allez je le remet.