J'y vais de mon petit retour sur le concert de Lundi.
21h. Les lumières s'éteignent, les 3 larrons entrent en scène. Petit pincement au coeur en voyant Thom, je me rends compte que ça fait des années lumières que je n'ai pas pu le voir d'aussi près (1ère fois au zénith en 97, tout devant évidemment). Ce mec a rythmé toute ma vie depuis The Bends donc oui, le voir avec ses 50 printemps et les rides qui vont avec, bah ça me fait un truc. Impossible Knots démarre et on se met bien, c'est parti. Je devrais être aux anges et ce morceau parait une bonne chanson d'ouverture mais la sauce ne prend pas tout à fait. Ma voix intérieure me rappelle à l'ordre en me raisonnant. "Laisse les rentrer dedans, toi-même tu sais". On lui met une basse entre les mains, le beat de Black Swan retentit et ... ah merde on entend que dalle à ce qu'il joue. J'ai beau aimer le beat il manque un truc. Patience, patience. Puis ça enchaine avec Harrowdown Hill (qui pour une raison que je ne m'explique pas, ne m'a jamais plus touché que ça). Ah merde, ça reste brouillon dans le mix, brouillon dans l'exécution. Le côté Dj de l'affaire va-t-il prendre son sens ? Ca s'arrange un peu en cours de morceau. Allez on s'accroche, je ne peux pas être déçu, je ne PEUX PAS ! Une mini bouillie sonore me fait penser à Pink Section mais sans entendre ces pianos de K7 démantibulée que j'aime tant. ah tiens on dirait la rythmique de Nose Grows Some. et là soudain tout prend son sens. Le mix est bon, il n'a plus ce filtre qui paralysait la voix depuis le début, les affaires sont lancées et c'est là que le concert commence pour moi. Ensuite c'est 1h30 de plaisir béat, l'abandon est total et je suis complètement dedans.
Quelques souvenirs : the Clock surpuissante, l'effet de voix robot me fait bien marrer pendant Runwayaway (lui aussi d'ailleurs), Dawn Chorus est en effet moins pertinente sans les traitements de synthés, même si les dernières mesures sont magiques grâce à l'apport discret de Nigel et les visuels, sublimes. Has Ended est hyper envoutante, grand morceau ! L'enchainement Not The News/Truth Ray/Traffic/Twist m'a rendu FOU. Ces basses ! Ces beats ! Ces synthés ! Arrêtez je n'en peux plus. Cymbal Rush était bizarre, comme s'ils étaient un peu foiré sur le placement des beats mais la façon de transiter vers Default relevait de la magie. Atoms For Peace est un morceau parfait donc ce fut parfait. Et la conclusion en forme de redescente sur du coton, Suspirium, ça marche d'enfer.
C'est quand même exaltant de voir que ce type de 50 balais à la carrière plus que glorieuse est toujours capable de (se) surprendre et de rester intègre. Intègre dans le sens où il a tout compris à l'art de la scène. Le show est à l'image de ceux de Radiohead : on a l'impression que tout peut se casser la gueule à tout moment. Ils se regardent en comptant des 1, 2, 3, 4, ils se plantent parfois, ils vont d'une machine à l'autre (donnant presque le sentiment que "ah oui c'est vrai, vite, après mes triturages de potards il faut que je chope la gratte). Ils s'oublient et s'abandonnent. Human after all. La complicité avec Nigel est évidente. Ami et fidèle soldat à la fois, il est au service de son chanteur préféré. De notre chanteur préféré !
J'ai trouvé Thom très joueur avec le public, plus théatral qu'a l'accoutumée, comme si le court métrage avait débloqué un truc chez lui. Et un mot sur les visuels qui en plus d'être stylés sont essentiels. Ils sont magnifiques et ne prennent jamais le dessus sur la musique. Ils se fondent dans le décor et les tableaux sont sans cesse renouvelés. Comme un troisième musicien sur scène ! Je ne m'imagine pas le show aussi bon sans eux. Je n'imagine pas le show sans eux.
C'était trop bien, j'en reprends pour 10, 20, 30 ans !