Ma première review.
Aloooooors, après 3 écoutes et je sais depuis déjà qu’il y en aura bien d’autres, je n’irai pas par quatre chemins. Cet album est un véritable chef d’œuvre, pas celui du quidam ou de l’auditeur anecdotique mais celui du fan du groupe qui l’a vu évolué tout au long de sa carrière. C’est intelligent, extrêmement bien peaufiné, mélodique et aventureux quand il faut, c’est l’album le plus aboutit de leur carrière et, je le souhaite, pas le dernier. Burn theWitch, rien à redire sous ce déluge d’arpèges de cordes pincées et ces montées que hante la voix d’un Thom York IMPARABLE. J’ai déjà vraiment beaucoup écouté Burn et c’est à mes yeux un titre puissant (peut être le plus baroque et couillu de cet album), une entrée en matière fracassante. Vient ensuite, la perle introspective de cet opus, sans doute la plus grande tarte dans la gueule mélancolique du groupe Daydreaming. Il n’y a plus rien à redire sur ce titre onirique et qui dégouline la dépression et la non compréhension des solitudes modernes de ce monde, un chef d’œuvre de l’album qui se place direct au niveau d’un How to Disappear Completly. Franchement si vous ne devez écouter qu’un titre au casque de Radiohead, c’est celui-là ! C’est là qu’on se rend compte de tout le génie des arrangements du groupe et des sons innovant qu’ils sont capables de produire, de l’univers qu’ils trimbalent avec eux : un univers si loin et si proche. Decks Dark en approche, ça s’installe avec douceur entre box de percussion, et cascade d’un piano clair. La mélodie est claire et sublime puis a 1minute trente, une guitare aérienne accompagnée de chœurs presque mystiques et on sait, on sait qu’on tient là l’un des morceaux les plus puissants du groupe enfermé dans une retenue presque millimétrée. Le changement de direction du titre à 3 minutes trente tue tout le monde et prend la direction d’un Punchdrunk et the wedding bien brossé. Un titre en retenu mais superbe par son ambiance, tout en douceur et tout en contrôle. Desert Island Disk est un morceau acoustique de guitare folk rappelant le Black Bird des Beattles ou le Faust Arp en moins orchestrale de l’album In Rainbow, c’est beau mais un peu anecdotique même si le son qui la mappe se révèle au casque des plus mystiques et envoutant, c’est un bon titre mais pas exceptionnel. Les percus de la suivante donnent la couleur de l’un des sommets de l’album à mes yeux Full Stop qu’on n’a vraiment pas envie de voir se terminer. La ligne de basse d’abord en une sorte de roulis est puissante et l’orgue- synthé qui vient déchirer le rythme de ce titre hypnotique est complétement incroyable. On se croirait voyageant dans l’univers à la vitesse de la lumière et la voilà qui prend son envol à 3minute 30 avec une ligne de basse superbement mélodique et la voix de Thom bondissante, c’est clair c’est une tuerie. Un titre stratosphérique ! Glass Eyes me fait penser à Harry Patch, un autre titre symphonique de Radiohead, avec mélange d’un piano lancinant et des cordes très Beattles. C’est une belle balade mélancolique à mon gout trop noyée sous l’orchestration, anecdotique une fois encore. J’attendais la suivante comme un Noël ; Identikit qui avait été rodée en live durant la tournée de KOTL. L’intro est originale, nimbé des voix de Thom en écho avec des nouveaux couplets, l’ajout d’une seconde guitare sur les basses est un bon plan mais la rupture à 2 , 20 manque de puissance comparée au Live et que dire du synthé et des chœurs qui à mes yeux fracassent le titre juste après avec des voix bien trop perchées et en décalage avec l’ambiance. Le solo de guitare final est improbable et ressemble à du WTF déjà entendu en live sur des titres comme Go to Sleep ou jadis Airbag. Ce titre me dérange oui, car il y a de bonnes et de mauvaises idées dans son approche mais ça ne veut pas dire qu’il est mauvais, mais tout simplement que son appropriation sera plus complexe. Arrive ensuite l’une de mes préférées The Numbers. Son rythme lent rappelle des perles de REM comme Low Desert ou le post cryptum d’Optimistic version album pour la ligne de basse. Le titre prend toute sa puissance après 3 minutes de navigation guitare-piano, l’apparition des chœurs, puis des cordes qui l’empuissantent d’une force monstrueuse. C’est un monstre qui roule sur lui-même et qui écrase tout, le final lui-même à 4, 50 me laisse sur le cul ou le titre se rembobine sur lui-même pour revenir aux sonorités étranges du départ: pour moi un des excellents titres de cet album. On arrive à LA perle de cet album, Present Tense. Pour moi un chef d’œuvre absolu qui vous rentre dans la tête d’emblée, c’est un rythme brésilien, de la bossa, c’est innovent et complétement improbable. Quand les chœurs arrivent en renfort des cordes assez discrètes à partir de 3,20 , c’est beau à en chialer !! Thom y chante impeccablement, Pour moi c’est une claque d’émotion à l’état brute. Tinker Tailor Soldier Sailor Rich Man Poor Man Beggar Man Thief est la plus Yorkienne de l’album et donc la moins accessible, électro et torturée, minimaliste dans ses premières minutes, elle développe une atmosphère étrange et étouffée presque oppressante, les cordes viennent l’appuyer à mi-parcours dans une orchestration parfaitement dosée ou persiste un très bon jeu de batterie écoutable au casque, enfin on t’entend Phil !! La fin est onirique et très difficile d’accès pour un néophyte de Radiohead et de son son. C’est un bon titre, de ceux qu’on doit écouter au moins 5 fois pour l’apprivoiser. A Ma troisième écoute, déjà mon opinion change : c’est le plus construit de l’album, le plus recherché. L’album se conclut sur un demi-sourire avec l’exhumation du mythique True Love Wait, une ballade à la 12 cordes jouée en solo par Yorke depuis des années. Cette version s’ouvre sur un fantôme des prestations live souvent joué en intro de Everything is in it’s right place à l’orgue, le piano sonne faux à l’intro même si la mélodie se corrige. Cette réinterprétation, j’en suis certain, est née de ces impros live de fin de concert pour annoncer Everything d’où sa durée tronquée. La dégoulinade de notes de piano cascadant l’habille d’une sonorité étrange et expérimentale mais le charme à mes yeux ne passe pas. Ils ont pris un risque en réinterprétant ce monstre, ils se sont plantés. La chanson s’arrête brutalement, et laisse l’album se terminé sur un silence un peu gêné. Un Daydreaming en fin aurait VRAIMENT pris tout son sens.
En définitif, ne boudons pas notre plaisir, c’est un excellent album que je place au même niveau que mon préféré Hail to the Thief parce que si Hail synthétisait toutes les influences de Radiohead à son parcours, celui-ci fait de même et propose même plus. Non radiohead n’est pas un groupe de mystificateurs, non il n’est pas sur estimé, c’est un groupe intelligent et sensible qui fait résonner ce qu’il y a de plus humain en nous, ce qu’il y a de plus fragile et de douloureux !
Merci d’exister.