Emilie Simon au Casino de Paris.
Au final, passé la surprise plutôt agréable au départ d'un album strictement pop après deux-trois premiers essais qui s'illustraient pas vraiment dans ses domaines, The Big Machine ne m'a pas super-super convaincu, et ce malgré certains morceaux plutôt cool, même s'ils n'atteindront jamais les cimes atteintes des meilleurs morceaux de Végétal (qui est quant à lui sacré grower, j'avais du mal avec lui en le découvrant au début de cette semaine, finalement je pense que c'est celui que j'écouterais le plus) ou de la B.O. de La Marche de l'Empereur. Forcément, j'ai été assez déçu d'avoir droit au dernier album dans sa plus stricte intégralité réparti dans un set d'une heure et demie, pour un effectif un peu réduit sur scène : trois personnes là où ça en chie partout avec les arrangements, et impliquant forcément un recours à des enregistrements qui ont à mon goût fortement nui à l'authenticité du live, je pense que la demoiselle aurait pu être un peu plus gourmand en termes d'effectif scénique. Reste la voix de la dame, inattaquable, nickel, et un batteur métronomique qui donnent un peu plus de corps et d'authenticité à quelque chose d'un peu trop synthétique. Une guitare n'aurait pas été de trop, franchement, manger du synthétiseur tout un concert c'est risqué.
Un peu déçu également, puisque les extras de la setlist, soit les morceaux des autres albums, ont bénéficié de versions live pas forcément du plus bel effet : que ce soit l'intéressante version alternative d'Opium qui souffrait toutefois de longueurs rendant le morceau difficile à faire décoller, ou celle de Fleur de Saison un peu foirée dans sa tentative de remodelage intégral du morceau, tout était ici strictement synthétique et souffrait d'un manque de souffle de vie, d'envolée, ou de surprise qui je ne le cache pas ont rendu ma vision du concert un peu ennuyeuse et parfois même agaçante. Les quelques morceaux de l'éponyme joués, Flowers et To The Dancers In The Rain rattrapaient toutefois ses quelques déceptions, bien que souffrant eux aussi d'un manque évident de surprise, mais l'émotion est bien là, et la belle étant enfin un peu plus libre de ses mouvements et moins contrainte à se cacher derrière son synthétiseur, le public est à même de bien mieux apprécier le concert. Petit moment d'émotion sur ses deux morceaux également pour la dame, qui respirait la nostalgie pour des raisons que j'imagine tout le monde sait ici.
Gros coup de gueule toutefois pour les co*s qui ne savent plus apprécier un concert qu'au travers de l'écran de 3cm sur 4cm de leur Nikon ou de leur Iphone et qui ont pas arrêté de flasher ou de filmer durant pratiquement TOUT le rappel. Aucun respect n'a clairement été démontré pour l'artiste qui fait son spectacle, ou même pour le public qui veut apprécier un spectacle de ses yeux et de ses oreilles sur le moment présent. Mais vraisemblablement cette race devient de plus en plus rare.
Un concert donc pas super transcendant pour la Mrs. Simon, en dépit d'un set plutôt carré, à de petites surprises de setlist peut-être pas toujours appréciables mais qui au moins ont le mérite de donner un peu plus de relief à une setlist réservée quasi-exclusivement au dernier album. A défaut de ne pas avoir été emporté autant que je ne l'aurais espéré, j'aurais eu droit à un showlight sympathique, une setlist qui aurait pu se montrer plus abominable que ça, une Emilie Simon certes peu loquace sur scène, mais qui toutefois n'est pas rancunière en sourires et en "mercis !" triomphants. Pas le show de ma vie, mais les circonstances du live font que ç'aurait pu être bien bien pire. Et puis si la demoiselle que j'ai accompagné était aussi ravie que par le dernier album, alors finalement je me dit que ma soirée était loin d'être perdue.
Des gens étaient à sa tournée Végétal à titre de comparaison ?